jeudi 6 septembre 2012

Pourquoi et comment j'écris !

Mais quels démons poussent Jacques Vandroux à écrire ?

Une question posée sur le forum Syllabaire au sujet du roman « Les Pierres Couchées », et dont je vous rapporte ici la réponse.

Tout d’abord, il faut savoir qu’à leur genèse, les « Pierres Couchées » n’ont pas été écrites pour être publiées. Je doutais même d’arriver au bout. J’ai écrit les 4 premières pages dans une navette entre l’aéroport et chez moi, poussé par le plaisir de me raconter une histoire et de passer le temps. Inutile de dire que je n’avais aucune trame de scénario. Je voulais juste broder autour du thème fantastique. Je les ai données à lire à ma femme et à ma fille, et leur commentaire a été : « on attend la suite ». J’ai donc peu à peu créé des personnages, des situations. La première moitié du livre n’a été qu’un assemblage de scènes (avec un minimum de logique tout de même) que je prenais plaisir à écrire. Le rythme était aussi marqué par mes lectures du moment.
Une de satisfactions est de commencer une scène avec une ou deux idées et de se laisser guider par son imagination. Se raconter une histoire et s’apercevoir avec surprise que la conclusion est bien loin de ce qu’on pouvait envisager au démarrage.

À partir d’un certain moment, il a fallu mettre de la cohérence, et le nombre des allers-retours entre chapitres est devenu plus fréquent.
Le plus difficile est de réussir à terminer le livre : comment donner un sens à toutes les aventures précédentes, éviter de bâcler l’histoire ? Une fin a forcément un aspect frustrant pour l’auteur et pour le lecteur.

Revenons donc à la question : « qu’est qui pousse à écrire ? ». C’est assez mystérieux. Je dirais : « découvrir, tout comme le lecteur, l’enchaînement des situations. Créer un nouveau monde avec l’envie de le partager, de le faire aimer ». J’ai lu dans certains articles que des auteurs attaquaient leurs ouvrages avec un plan construit et des idées claires. Tout comme Haruki Murakami, je ne peux pas marcher selon ce type de processus. Je pense que je m’y ennuierais. 
Un autre moment fort est la création des personnages. Leur trouver un nom, phase fondamentale, et leur donner une histoire. Peut-être avons-nous ainsi un aperçu de puissance créatrice divine ?
Inventer toute l’origine de la secte des « Révélés » a aussi été un moment jubilatoire.

Autre règle d’or que je ne respecte pas : écrire régulièrement. J’écris en fait quand je m’en accorde le temps, et entre le travail, la famille et toutes les activités parallèles, les créneaux d’écriture apparaissent de façon aléatoire. Poussé par « l’inspiration », je peux noircir 15 pages en une semaine puis ne plus toucher au roman pendant un mois. Mais depuis que nous avons commencé à éditer, mon épouse veille à ce que ces périodes d’inactivité romancières ne soient pas trop longues.

Alors, pourquoi avoir classé « Les Pierres Couchées » dans le genre « policier » ? Il fallait bien le classer quelque part, et il aurait aussi bien pu apparaître en fantastique, roman, voire science-fiction. Le terme de policier renvoie à la notion d’enquête, de mystère, de course contre la montre. Il y a des romans très différents dans ce style-là, allant de la fine psychologie à la bagarre de rue. Les policiers dans mon roman sont tout ce qu’il y a de plus fictifs, perpétuellement en marge de la loi (franchissant même régulièrement la ligne blanche) et donneraient sans doute mal à la tête à un ancien du métier. Mais n’est-ce pas la beauté de l’écriture que de prendre ses aises avec la réalité. Et qui n’a jamais regardé avec un petit sourire et un sentiment de contentement notre Bébel national corriger quelque malfrat que la justice ne pouvait attraper dans ses filets ?

Il est temps que je vous laisse. La suite de mon prochain roman m’attend : je suis dans une phase d’écriture : il faut que j’en profite...

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