dimanche 16 décembre 2012

Auto-édition: Le parcours d'un véritable auto-entrepreneur

Le parcours d’un véritable auto-entrepreneur

Après quelques débats intérieurs (dont je parlerai dans un billet ultérieur) sur la façon de déclarer nos gains issus d’Amazon, il s’est avéré que la meilleure façon pour nous d’être en règle en 2012 vis à vis de l’administration, était de prendre le statut d’auto-entrepreneur. Effrayés par la découverte de ce monde nouveau qui s’imposait à nous, je me suis donc mise en quête frénétiquement de tout renseignement qui pourrait nous être utile. 
C’est dans ce cadre que je me suis plongée dans le livre de Paul Laumar « Moi, Auto-entrepreneur, je... ». J’ai découvert là un petit bijou d’humour que j’ai eu envie de partager. Son auteur a gentiment accepté de se prêter au jeu de vous en parler sur ce blog.
Pour vous mettre en appétit, il vous a donc préparé une petite mise en bouche que je vous laisse découvrir...

Alors... bonne dégustation...




« Alors que mon livre s’empoussiérait sur les étagères de la grande bibliothèque Amazonienne, une courageuse lectrice, Madame Vandroux, s’est emparée de celui-ci et après quelques heures de lecture douloureuse, dans une sorte de “syndrome de Stockholm littéraire” m’a proposé gentiment de venir raconter sur le Blog qu’elle tient pour son époux, mes premiers pas dans le petit monde des auteurs auto-publiés. 
Réminiscence d’un certain esprit mercantile dont vous allez connaître l’origine un peu plus loin ? Envie de rompre avec la forme d’ascèse économique sévère à laquelle je suis condamné par la fréquentation trop assidue des profondeurs du classement Amazonien ? Je ne sais pas. Toujours est-il que c’est avec grand plaisir et beaucoup de reconnaissance que j’ai saisi la généreuse main “Pygmalienne” qui m’était tendue...

Je m’empresse alors de donner un coup de chiffon à la magnifique camionnette qui orne la non moins magnifique couverture de mon petit bouquin (qui témoigne de ce magistral coup de crayon que tous les enfants de moins de quatre ans m’envient), et je commence à rédiger ces quelques lignes.

Je suis obligé de remonter assez loin, pour expliquer mon goût pour les mots et pour l’économie...

En effet, tout petit, je suis tombé dans la potion économique. À l’âge de huit ans, ayant trouvé un moyen infaillible pour gagner des billes, je les rangeais méticuleusement dans des boîtes de Citrosodine et je les revendais ensuite, par lot, à mes petits camarades. À partir de dix ans, je m’attelais à repeindre tout ce qui pouvait l’être dans la maison de ma tante Julou (qui était en fait ma grand-tante). Grâce à sa générosité et à mon ardeur au travail, sa maison fût toujours pimpante et mon argent de poche augmenta de manière conséquente...
Lorsque je n’étais pas occupé par ces opérations commerciales illicites, je m’employais à dépenser cet argent pour le plus grand bonheur de la Presse qui se trouvait au pied de notre immeuble. Je m’y rendais très régulièrement et, de Pif Gadget à Pilote, je faisais provision de revues. Mon plus grand bonheur étant d’acquérir dès sa sortie, le dernier album d’Astérix : les premiers contacts, visuel et tactile, avec sa belle couverture glacée me comblaient.
Mais si ces lectures engloutissaient une bonne partie de mon argent de poche, elles étaient bien insuffisantes pour combler mon appétit dans ce domaine. Après avoir également épuisé les ressources de mon bibus qui contenait la collection complète des Jules Verne et quelques Pagnol, je me tournais alors vers la bibliothèque paternelle et c’est avec autant d’avidité que je dévorais Zola, Maupassant, Balzac en passant par Kessel et Hougron.
À cet âge merveilleux, auquel on ne se demande pas s’il est tout à fait normal de faire partie à la fois du lectorat de Pif-gadget et de celui de Zola, je découvrais donc la vie trépidante des pois sauteurs du Mexique, parallèlement et avec autant d’intérêt que celle de la famille Rougon-Macquart...

Il va falloir que je change de braquet si je veux éviter que ces quelques explications sur la genèse de mon premier bouquin ne se transforment en deuxième roman.
Pour faire vite, je dirais que ce qui aurait pu apparaître comme des prédispositions à faire de bonnes affaires ne m’a pas permis de faire mes premiers pas sur le chemin de la fortune (ou alors, j’ai dû être distrait à quelques carrefours). Et, ce qui aurait pu apparaître comme des prédispositions à décrypter certains textes ne m’a pas permis de bien déchiffrer la notice de l’ascenseur social (dans lequel je me suis sérieusement emmêlé les courroies).
C’est ainsi que, longtemps, je me suis levé de bonne heure... pour faire bouillir la marmite. Ce qui a eu pour double conséquence, de me fatiguer, mais également de me tenir à l’écart de quelque méfait plumitif que j’aurais pu commettre. Donc, faire vivre (et parfois survivre) les petites entreprises que j’ai créées, m’a occupé à plein temps, pendant de longues années. 
Mais les graines semées, il y a très longtemps, ont fini par germer...
Il y a quelques années, j’avais tout particulièrement apprécié la nouvelle forme de liberté instaurée par Monsieur Novelli. Grâce à son dispositif “Auto-entrepreneur”, il offrait à chacun la possibilité de se lancer en toute simplicité dans la création d’entreprise. Pour son activité principale, ou pour exercer une petite activité complémentaire, il était devenu très facile d’influer sur le cours de sa vie professionnelle. Au printemps 2012, l’échéance électorale approchait et cela risquait d’être remis en cause, en cas d’alternance, car les coups de balai qui sont généralement pratiqués par les nouveaux locataires manquent souvent de discernement. De plus la précipitation qui est de mise est très mauvaise conseillère...

C’est à la même période que j’ai découvert cette nouvelle possibilité de publier sous forme numérique. J’y ai vu, là aussi, une nouvelle forme de liberté.
Écrire et publier, tout simplement, sans avoir à passer par les filtres draconiens des circuits traditionnels...
Travailler et vendre son travail, tout simplement, sans être immédiatement ponctionné de manière totalement arbitraire par différents organismes...
Cela se précisait, utiliser la liberté de publier pour défendre celle de travailler librement de manière indépendante. De cette union provisoire entre ces deux formes de liberté allait naître un petit O.L.N.I. (objet littéraire non identifié) “Moi, Auto-entrepreneur, je...”
L’idée était là, il ne restait plus qu’à se mettre au boulot !

S’enchaînèrent alors, de très nombreuses heures passées à lutter contre ce phénomène physiologique qui consiste à transformer certains de nos éclairs de génie nocturne en platitude désespérante, pendant le parcours effectué par ces fulgurances pour atteindre l’extrémité de nos phalanges tabulatrices. Puis il y eut, bien sûr, les longues séances de correction qui commencent avec la ferme intention de se consacrer à cette tâche et se terminent invariablement en remodelage complet du texte, laissant du coup, fautes et coquilles, bien tranquilles dans leur coin. Mais le jour arriva tout de même où, en toute subjectivité, le “chef-d’œuvre” fut déclaré apte à la publication.
Quelques petites parties de fricotage informatique et voilà l’objet du délire glissé sur l’une des étagères de la grande bibliothèque Amazonienne.

Premiers émois en voyant les bonds au classement dès qu’un lecteur égaré au fond de la grande bibliothèque, a la curieuse idée de commettre l’irréparable clic, suivis de “redescentes” aussi rapides dans les profondeurs du classement.
Et puis surtout une belle découverte, celle du petit monde des auteurs Kadépiens.
Des femmes et des hommes souvent bien “cabossés” par la vie qui ont plein de choses intéressantes à nous faire partager en utilisant cette nouvelle possibilité de s’exprimer.
Nos petits bouquins sont parfois maladroits, ils ne sont pas garantis sans belles traces d’OGM (orthographe généreusement modifiée), mais ils ont souvent une authenticité que les circuits d’édition traditionnels ont tendance à gommer...
Partagé entre l’envie de conduire le vif intérêt que je sens poindre, à son paroxysme, et le souci de ne pas abuser de l’hospitalité qui m’est offerte, je vais terminer assez rapidement en vous livrant en exclusivité quelques-unes des critiques que vous n’avez forcément pas pu lire dans la presse :

“Ce livre est à lire avec précaution, car il peut encourager à agir...”
Le Président de l’A.A.A.A. (Association des Auto-entrepreneurs activement attentistes).

“Nous garderons un excellent souvenir de cette interview réalisée dans le Sud, avec les moyens du Nord...”
Riri et Gégé, journalistes à la revue “'Le lire est Avenir”' (qui ont largement contribué à la rédaction de la préface).

“Cette plongée dans le monde des petites gens, sur lequel planent les ombres de J.R. et de Zola, nous fait prendre conscience que nombreux sont nos contemporains qui se livrent à des tâches ne leur apportant qu’une élévation spirituelle de piètre qualité, dans le seul but de se procurer quelques subsides. Étonnant...”
Jean-Charles de la Tronche-en-biais, critique à “'l’Évaporé Littéraire”'

“Ouf ! Je suis contente qu’il se soit mis à écrire, ça va me faire des vacances...”
Simone, la femme de Paul
Je suis tout particulièrement ému par cette dernière critique et cette admiration sous-jacente à peine voilée. 
 
Pour essayer de conclure en rehaussant un peu le niveau de ce billet, je terminerais par une citation :
“Si jamais l’humanité perd son conteur, elle perd du même coup son enfance”.
Wim Wenders “Les ailes du désir”



Avec tous mes remerciements à Jacques et Jacques(line) Vandroux et en leur souhaitant que leur belle aventure se poursuive.
Paul Laumar »

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