Le parcours d’un véritable auto-entrepreneur
Après quelques débats intérieurs (dont je parlerai dans un billet ultérieur) sur la façon de déclarer nos gains issus d’Amazon, il s’est avéré que la meilleure façon pour nous d’être en règle en 2012
vis à vis de l’administration, était de prendre le statut d’auto-entrepreneur. Effrayés par la découverte de ce monde nouveau qui s’imposait à nous, je me suis donc mise en quête frénétiquement de tout renseignement qui pourrait nous être utile.
C’est dans ce cadre que je me suis plongée dans le livre de Paul Laumar « Moi, Auto-entrepreneur, je... ». J’ai découvert là un petit bijou d’humour que j’ai eu envie de partager. Son auteur a gentiment accepté de se prêter au jeu de vous en parler sur ce blog.
Pour vous mettre en appétit, il vous a donc préparé une petite mise en bouche que je vous laisse découvrir...
Alors... bonne dégustation...
« Alors que mon livre s’empoussiérait
sur les étagères de la grande bibliothèque Amazonienne, une
courageuse lectrice, Madame Vandroux, s’est emparée de celui-ci et
après quelques heures de lecture douloureuse, dans une sorte de
“syndrome de Stockholm littéraire” m’a proposé gentiment
de venir raconter sur le Blog qu’elle tient pour son époux, mes
premiers pas dans le petit monde des auteurs auto-publiés.
Réminiscence d’un certain esprit mercantile dont vous allez
connaître l’origine un peu plus loin ? Envie de rompre avec la forme
d’ascèse économique sévère à laquelle je suis condamné par la
fréquentation trop assidue des profondeurs du classement Amazonien ?
Je ne sais pas. Toujours est-il que c’est avec grand plaisir et
beaucoup de reconnaissance que j’ai saisi la généreuse main
“Pygmalienne” qui m’était tendue...
Je m’empresse alors de donner un coup
de chiffon à la magnifique camionnette qui orne la non moins
magnifique couverture de mon petit bouquin (qui témoigne de ce
magistral coup de crayon que tous les enfants de moins de quatre ans
m’envient), et je commence à rédiger ces quelques lignes.
Je suis obligé de remonter assez loin,
pour expliquer mon goût pour les mots et pour l’économie...
En effet, tout petit, je suis tombé
dans la potion économique. À l’âge de huit ans, ayant trouvé un moyen infaillible pour gagner
des billes, je les rangeais méticuleusement dans des boîtes de
Citrosodine et je les revendais ensuite, par lot, à mes petits
camarades. À partir de dix ans, je m’attelais à repeindre tout ce
qui pouvait l’être dans la maison de ma tante Julou (qui était en
fait ma grand-tante). Grâce à sa générosité et à mon ardeur au
travail, sa maison fût toujours pimpante et mon argent de poche
augmenta de manière conséquente...
Lorsque je n’étais pas occupé par ces
opérations commerciales illicites, je m’employais à dépenser cet
argent pour le plus grand bonheur de la Presse qui se trouvait au
pied de notre immeuble. Je m’y rendais très régulièrement et, de
Pif Gadget à Pilote, je faisais provision de revues. Mon plus grand
bonheur étant d’acquérir dès sa sortie, le dernier album d’Astérix : les premiers contacts, visuel et tactile, avec sa belle couverture
glacée me comblaient.
Mais si ces lectures engloutissaient
une bonne partie de mon argent de poche, elles étaient bien
insuffisantes pour combler mon appétit dans ce domaine. Après avoir
également épuisé les ressources de mon bibus qui contenait la
collection complète des Jules Verne et quelques Pagnol, je me
tournais alors vers la bibliothèque paternelle et c’est avec autant
d’avidité que je dévorais Zola, Maupassant, Balzac en passant par
Kessel et Hougron.
À cet âge merveilleux, auquel on ne se
demande pas s’il est tout à fait normal de faire partie à la fois
du lectorat de Pif-gadget et de celui de Zola, je découvrais donc la
vie trépidante des pois sauteurs du Mexique, parallèlement et avec
autant d’intérêt que celle de la famille Rougon-Macquart...
Il va falloir que je change de braquet
si je veux éviter que ces quelques explications sur la genèse de
mon premier bouquin ne se transforment en deuxième roman.
Pour faire vite, je dirais que ce qui
aurait pu apparaître comme des prédispositions à faire de bonnes
affaires ne m’a pas permis de faire mes premiers pas sur le chemin de
la fortune (ou alors, j’ai dû être distrait à quelques carrefours).
Et, ce qui aurait pu apparaître comme des prédispositions à
décrypter certains textes ne m’a pas permis de bien déchiffrer la
notice de l’ascenseur social (dans lequel je me suis sérieusement
emmêlé les courroies).
C’est ainsi que, longtemps, je me suis
levé de bonne heure... pour faire bouillir la marmite. Ce qui a eu
pour double conséquence, de me fatiguer, mais également de me tenir
à l’écart de quelque méfait plumitif que j’aurais pu commettre.
Donc, faire vivre (et parfois survivre) les petites entreprises que
j’ai créées, m’a occupé à plein temps, pendant de longues années.
Mais les graines semées, il y a très
longtemps, ont fini par germer...
Il y a quelques années, j’avais tout
particulièrement apprécié la nouvelle forme de liberté instaurée
par Monsieur Novelli. Grâce à son dispositif “Auto-entrepreneur”,
il offrait à chacun la possibilité de se lancer en toute simplicité
dans la création d’entreprise. Pour son activité principale, ou
pour exercer une petite activité complémentaire, il était devenu
très facile d’influer sur le cours de sa vie professionnelle. Au
printemps 2012, l’échéance électorale approchait et cela risquait
d’être remis en cause, en cas d’alternance, car les coups de balai
qui sont généralement pratiqués par les nouveaux locataires
manquent souvent de discernement. De plus la précipitation qui est
de mise est très mauvaise conseillère...
C’est à la même période que j’ai
découvert cette nouvelle possibilité de publier sous forme
numérique. J’y ai vu, là aussi, une nouvelle forme de liberté.
Écrire
et publier, tout simplement, sans avoir à passer par les filtres
draconiens des circuits traditionnels...
Travailler et vendre son travail, tout
simplement, sans être immédiatement ponctionné de manière
totalement arbitraire par différents organismes...
Cela se précisait, utiliser la liberté
de publier pour défendre celle de travailler librement de manière
indépendante. De cette union provisoire entre ces deux formes de
liberté allait naître un petit O.L.N.I. (objet littéraire non
identifié) “Moi,
Auto-entrepreneur, je...”
L’idée était là, il ne restait plus
qu’à se mettre au boulot !
S’enchaînèrent alors, de très
nombreuses heures passées à lutter contre ce phénomène
physiologique qui consiste à transformer certains de nos éclairs de
génie nocturne en platitude désespérante, pendant le parcours
effectué par ces fulgurances pour atteindre l’extrémité de nos
phalanges tabulatrices. Puis il y eut, bien sûr, les longues séances
de correction qui commencent avec la ferme intention de se consacrer
à cette tâche et se terminent invariablement en remodelage complet
du texte, laissant du coup, fautes et coquilles, bien tranquilles
dans leur coin. Mais le jour arriva tout de même où, en toute
subjectivité, le “chef-d’œuvre” fut déclaré apte à
la publication.
Quelques petites parties de fricotage
informatique et voilà l’objet du délire glissé sur l’une des
étagères de la grande bibliothèque Amazonienne.
Premiers émois en voyant les bonds au
classement dès qu’un lecteur égaré au fond de la grande
bibliothèque, a la curieuse idée de commettre l’irréparable
clic, suivis de “redescentes” aussi rapides dans les
profondeurs du classement.
Et puis surtout une belle découverte,
celle du petit monde des auteurs Kadépiens.
Des
femmes et des hommes souvent bien
“cabossés” par la vie qui ont plein de choses
intéressantes à nous faire partager en utilisant cette
nouvelle possibilité de s’exprimer.
Nos
petits bouquins sont parfois maladroits, ils ne sont pas garantis
sans belles traces d’OGM (orthographe généreusement modifiée),
mais ils ont souvent une authenticité que les circuits d’édition
traditionnels ont tendance à gommer...
Partagé entre l’envie de conduire le
vif intérêt que je sens poindre, à son paroxysme, et le souci de
ne pas abuser de l’hospitalité qui m’est offerte, je vais terminer
assez rapidement en vous livrant en exclusivité quelques-unes des
critiques que vous n’avez forcément pas pu lire dans la presse :
“Ce
livre est
à lire avec précaution, car il peut encourager à agir...”
Le Président de l’A.A.A.A. (Association des
Auto-entrepreneurs activement attentistes).
“Nous garderons un excellent souvenir de cette
interview réalisée dans le Sud, avec les moyens du Nord...”
Riri et Gégé, journalistes à la revue “'Le lire
est Avenir”' (qui ont largement contribué à la rédaction de la
préface).
“Cette plongée dans le monde des petites gens,
sur lequel planent les ombres de J.R. et de Zola, nous fait prendre
conscience que nombreux sont nos contemporains qui se livrent à des
tâches ne leur apportant qu’une élévation spirituelle de piètre
qualité, dans le seul but de se procurer quelques subsides.
Étonnant...”
Jean-Charles de la Tronche-en-biais, critique à
“'l’Évaporé Littéraire”'
“Ouf ! Je suis contente qu’il se soit mis à
écrire, ça va me faire des vacances...”
Simone, la femme
de Paul
Je suis tout
particulièrement ému par cette dernière critique et cette
admiration sous-jacente à peine voilée.
Pour essayer de
conclure en rehaussant un peu le niveau de ce billet, je terminerais
par une citation :
“Si jamais
l’humanité perd son conteur, elle perd du même coup son enfance”.
Wim
Wenders “Les ailes du désir”
Avec
tous mes remerciements à Jacques et Jacques(line) Vandroux et en
leur souhaitant que leur belle aventure se poursuive.
Paul Laumar »
Les autres rubriques de « Auto-édition : le parcours de Jacques Vandoux » :
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