Comme chaque année, on peut légitimement se demander :
« Quelle est la correspondance entre les ventes et les
classements sur Amazon ? »
« Y a-t-il eu une évolution de ces chiffres chaque
année ? »
C’est à ces questions que je vais essayer de répondre aujourd'hui.
Profitant des succès des romans de Jacques, j’ai pu
récupérer les données mi 2012, mi 2013 et début 2015. Puis,
début 2016, j’ai élargi mes investigations en lançant une petite enquête
parmi nos amis auteurs.
Bien sûr, ces chiffres ne sont pas des chiffres exacts, ce
ne sont que des fourchettes.
Le nombre de ventes varie d’un jour à l’autre, et parfois de
manière importante :
- Suivant le jour de la semaine : plus de ventes le week-end que le lundi, une chute de ventes les mardis et les jeudis (du moins pour nous).
- Suivant la période de l’année : plus de ventes pendant les vacances ou les longs week-ends, quand les gens ont plus de temps pour se détendre et pour lire. Et le jour de Noël, quand des milliers de Français déballent fébrilement leur nouvelle liseuse ? Une explosion des ventes.
- Suivant le nombre et la fréquence des offres spéciales d’Amazon, ou la quantité de nouveautés.
Je précise également que ces chiffres correspondent à des
situations stables, c’est-à-dire pour des ouvrages qui se maintiennent à un
classement fixe. Ils seront très différents si vous passez par exemple de la
350ème place à la 19ème dans la même journée, auquel cas il faudra revoir ces
valeurs à la hausse. Un examen plus poussé, que je n'aborderai pas ici, de
l’algorithme d’Amazon, montre que le nombre de ventes pour atteindre un
classement donné en partant de très loin est le double de celui qui sera
nécessaire pour se maintenir à un rang constant. (Cyriiiil ! J'ai pas retrouvé le super article sur le sujet)
Inversement, si le classement de votre livre baisse, les
ventes diminueront aussi. Mais comme il est presque impossible de prendre en
compte tous les paramètres, je me suis limitée aux plus simples.
De la même façon, on remarquera que la plupart des offres
spéciales du jour n’arrivent dans les premières places qu’en toute fin de
journée, voire le lendemain matin alors que le nombre de ventes dépasse
largement ce qu’il faudrait pour rester à la première place. La raison est
simple : le calcul du nombre de livres vendus se fait sur les trois
derniers jours. L’effet d’une offre éclair met donc un peu de temps à se voir.
Pour grimper dans le classement, une augmentation progressive
des ventes est préférable à un pic durant une seule journée.
Pour les trois premières années, j’ai regroupé les valeurs
obtenues dans un tableau. Comme ces grandeurs sont des approximations, car les
ventes sont variables d’un jour à l’autre, j’ai proposé des fourchettes
correspondant aux ventes minimum et maximum pour un classement donné.
Copyright Jacques-Line Vandroux |
Pour être dans le top 3 des meilleures ventes, la
moyenne se situe autour de 150 ventes journalières. C'est énorme et reste très
exceptionnel, mais ce chiffre semblerait ridicule aux États-Unis, où les
auteurs classés dans le top 5 vendent jusqu’à plus de 3500 exemplaires par
jour.
Je vous laisse étudier ce tableau avec soin, mais vous pourrez constater sans difficulté le
bond en avant des ventes entre 2012 et début 2015 !
Et qu’en est-il en 2016 ?
Avec la mise en place de l’abonnement à la page lue, il devient plus difficile de comptabiliser le nombre
d’emprunts (comptés comme des ventes par Amazon). Mes chiffres étaient déjà
entachés d’une certaine erreur et j’ai dû faire une approximation
supplémentaire. Pour estimer le nombre de livres empruntés pour un titre donné,
j’ai divisé le cumul de pages lues par le nombre de pages KENPC de ce titre.
Cette estimation est faite sur des périodes allant de 2 semaines à un mois pour
plus de précision.
Avec ce nombre d’emprunts estimé ainsi que le nombre de
ventes de chaque titre, et grâce à l’aide de plusieurs auteurs indépendants qui
m’ont fourni leurs données, j’ai donc pu à nouveau faire la correspondance
entre un classement moyen, et le nombre de ventes (et emprunts) moyen
De toutes ces données, j’ai tiré le graphique que voici :Copyright Jacques-Line Vandroux |
Et là,
surprise, dans le top 100 des meilleures ventes d’ebooks sur Amazon, il
n’y a pour ainsi dire aucune évolution entre 2015 et 2016. Et pourtant, on nous
annonce une hausse des ventes.
Voyons un
peu plus loin ce qui se passe entre le top 100 et le top 1000.
Copyright Jacques-Line Vandroux |
Et là, oui, on constate effectivement que les ventes
augmentent. Et comme il y a neuf fois plus de monde entre le top 100 et le
top 1000 que dans les 100 premières places, cela fait au final un volume
de ventes plus important.
Qu’en est-il encore plus loin ? Là je n’ai pas
récupéré de chiffres en 2015, par contre, avec les nombreuses données que nous
avions et qu’on nous a transmises, je suis allée jusqu’à la 10 000ème
place. Pour qu’on puisse voir quelque chose, je ne parle plus de ventes par
jours, mais de ventes par mois. J’ai également utilisé une échelle
logarithmique plutôt que linéaire pour l’axe des abscisses.
Ça nous donne la courbe ci-dessous. Et l’on peut constater
(moi, je triche, j’avais les données chiffrées précises), qu’en étant
10 000ème, on vend quand même 18 livres par mois, soit 216
livres par an, ce qui est loin d’être ridicule, vu les chiffres de l’édition
classique.
Copyright Jacques-Line Vandroux |
Et voilà pour cette année !!
A bientôt pour de nouvelles aventures.
Jacques-Line Vandroux
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