Des gentlemen ou des gentlemans ? Que nous dit la nouvelle orthographe? |
B – PLURIEL…
- … des mots composés
D’une manière générale, en N.O., le premier terme d’un mot composé est toujours au singulier, seul le second peut prendre la marque du pluriel. Exemples : un essuie-main, des essuie-mains ; un cure-ongle, des cure-ongles ; un pèse-personne, des pèse-personnes. Cela a le mérite de la simplicité et celui de mettre fin à certaines incohérences (exemple : un cure-dent, mais un cure-ongles). D’un autre côté, cela va souvent à l’encontre de la logique : un compte-goutte (sans s) sert pourtant à compter les gouttes ; des pare-brises ne parent que la brise et des coupe-vents ne coupent que le vent. Mais le Petit Larousse illustré ancienne manière, faisant déjà fi de toute logique, disait un passe-montagne (pour passer la montagne) mais des passe-montagnes (pour passer les montagnes) !
Pour ma part, j’ai décidé, comme le préconise le site Orthonet (cf. lien plus haut, chapitre « Pour des choix raisonnés »), de me laisser guider par le sens. Donc d’écrire un cure-dents, des cure-dents ; un porte-parole, des porte-parole ; un porte-avions, des porte-avions ; un compte-gouttes, des compte-gouttes. Quand le sens ne me paraîtra pas dicter nettement une graphie, je suivrai la nouvelle règle : la marque du pluriel uniquement au second terme du mot composé (un garde-fou, des garde-fous ; un brûle parfum, des brûle-parfums).
- … des noms empruntés à une langue étrangère
En N.O., ces mots, y compris ceux qui sont issus du latin, prennent un pluriel « à la française ». Exemples : les matchs (et non les matches), les gentlemans (et non les gentlemen), les barmans (et non les barmen), les maximums et les minimums. Pourquoi pas ? Au moins, ça nous éviterait les prétentieux scenarii, voire les concerti (a-t-on jamais dit des soli, des casini ou des opere ?) Je ne me priverai toutefois pas du plaisir de faire remarquer que les derniers textes du ministère de l’Éducation nationale emploient le terme curricula, pluriel latin de curriculum. Comme quoi on n’est jamais trahi que par les siens…
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Vous avez tout suivi ? interro à la fin des articles ! On retrouvera Bernard à l'occasion d'un prochain billet. Il nous parlera du pluriel.A bientôt pour de nouvelles aventures
Jacques-Line Vandroux
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